Grande Galerie orientale
La Grande Galerie orientale construite sous Henri IV, la décoration extérieure étant dans un piteux état, une profonde restauration fut décidée au début du règne de Napoléon III. Elle fut menée sous la direction de Félix Duban entre 1849 et 1852. Duban fut accompagné dans son travail, par une commission qui comprenait Viollet-le-Duc, Labrousse, Lacornée et Lassus. Cette commission fut chargée par le ministre des Travaux publics de choisir le sculpteur en charge de la rénovation de l’ensemble des décorations. La commission choisit, contre l’avis répété du ministre, de répartir les sculptures à restaurer entre plusieurs sculpteurs, l’architecte étant le garant de la cohérence de l’ensemble.
Les frontons existants étaient semble t-il, l’œuvre pour partie des frères Marsy, et les frises probablement des frères Lheureux. Félix Duban confia les travaux de restauration à seize ateliers d’artistes dirigés par Knecht, Charrier, Leschesne, Morand, Wendling, Libersac, Delafontaine, Jacquot, Leprêtre, Perrey, Choiselat, Rouillard, Compérot, Hurpin, Bergadieu, Bies. Chaque atelier était responsable d’une travée, c'est-à-dire du fronton mais aussi de toutes les décorations environnantes, les pendeloques encadrant les fenêtres du deuxième étage, les frises d’enfants, les chapiteaux, les pilastres. Les lots 1 (Knecht) et 2 (Charrier) concernent des parties de l’ancienne Grande galerie qui ont disparu, après les transformations du pavillon de Lesdiguières par Lefuel.
Au cours de ces travaux, les attributions des travées ont été modifiées par Duban mais aussi à la suite de la démission de certains sculpteurs qui n’étaient pas d’accord avec la manière de conduire les travaux (Charrier remplacé par Falconnier, Nelli par Lepêtre, Lemaître par Comperot, …). De plus, les sculpteurs responsables de chacune des travées ont pour la plupart (sauf Rouillard et Leprêtre), sous-traité la réalisation du fronton à un des membres de leur équipe ou à un sculpteur extérieur à l’équipe initiale. Aussi, pour la presque totalité des frontons de la Galerie orientale, il s’agit plutôt de co-réalisation.
D’autre part, Duban rénova fortement la décoration existante et la mit en conformité avec les goûts de son époque (préférant le principe de variété à la reproduction fidèle des œuvres anciennes). Aussi, après cette restauration, on ne peut désigner clairement quelles sont les sculptures et décorations datant du XVIe et XVIIe siècles et celles créées ou restaurées au milieu du XIXe siècle.
Dans la section de la Galerie orientale à l’ouest de la porte Barbet de Jouy, la frise d’enfants qui évoquait les génies marins (en référence à la Seine qui borde la Galerie) est placée par Duban, sous le thème de la nature et de la chasse (Bacchus, chiens, faucons, loups, panthères, boucs,…). Par contre, dans la section à l’est de cette même porte, la frise conserve la thématique de l’eau, avec des génies marins, des sirènes, des dauphins, des monstres marins.
Les frontons de la Grande Galerie orientale évoquent les personnages de la mythologie (Cérès, Pallas, Bacchus, Gorgone) et des thèmes plus classiques pour le décor du Louvre, comme la Navigation, la Musique. Le fronton de la porte de Barbet de Jouy est de Georges Jacquot (Trophée d’armes).
Sous la direction de Lefuel, certaines statues prévues et installées initialement dans la cour Visconti, ont été déplacées vers les niches de la Grande Galerie, côté oriental, comme la Pêche fluviale de Jean Jules Allasseur, le Berger de Jean Bernard Duseigneur. Pour quatre niches de cette façade, les statues installées sur ordre de Lefuel ont été par la suite, descellées ; il s’agit de L’athlète de Thomas, de La Chasseresse au repos et du Vendangeur de Cabet, du Joueur de flûte d’Armand Blanc.
DESCRIPTIF DETAILLE
D’ouest en est, les frontons sont de Rouillard et des frères Lechesne (Diane sur un cerf), de Claude François Comperot et Morand (Trophée), de Wendling (Tête de Gorgonne), d'Ambroise Choiselat et Libersac (Navigation), des frères Lechesne et Delafontaine (Tête de Pallas), de Jacquot (Trophée et deux figures), de Libersac et Leprêtre (Diane et chiens), de Leprêtre et Perrey (Torse de Belvédère), de Morand et Ambroise Choiselat (Tête de Cérès), de Delafontaine et Rouillard (Navigation), de Perrey et Claude François Comperot (Tête de Bacchus), de Hurpin (Musique). Les œuvres sont de 1851
Les frises d’enfants entre le pavillon Lesdiguières et la porte de Barbet de Jouy (œuvres de 1850-1852): Bacchus enfant sur une panthère de Charrier, Trophée de chasse de Leprêtre, Génies faisant lutter deux boucs des frères Lechesne, Génies jouant avec des armes de Pommateau, Deux satyresses tenant un filet de Morand, Tête de Diane avec loup et sanglier de Comperot, Deux génies sur des dragons de Wendling, Génie sur un chien avec loup et panthère de Rouillard, Bacchus enfant et deux satyres de Libersac, Trophée de chasse avec deux chiens de Choiselat, Deux génies sur des dragons de Delafontaine, Hallali avec deux faucons et quatre chiens de Perrey, Génies bachiques avec bouc et panthère de Jacquot, Combat de deux chimères de Bergadieu.
Les frises d’enfants entre la porte de Barbet de Jouy et la Galerie d’Apollon (œuvres du début du XVII° siècle ; auteurs probables : Pierre et François Lheureux) : Trophée de navigation avec deux dauphins, Deux monstres marins, Trophée de navigation avec deux dauphins, Combat de deux génies marins sur des monstres marins, Trophée de navigation avec deux dauphins, Combat de deux monstres marins, Génie marin guidant trois dauphins, Combat de deux génies marins sur des monstres marins, Génie marin guidant trois dauphins, Deux sirènes tenant un filet de pêche, Cinq génies marins jouant, Combat de deux génies marins sur des monstres marins, Cinq génies marins jouant, Combat de deux monstres marins.
Les figures mythologiques ou allégoriques des niches de la Galerie orientale, sont de Louis Alphonse Eudes (Diane, 1857), de Jean Bernard Duseigneur (Le Berger, 1857), de Eugène Farochon (Nymphe, 1857), de Jean Jules Allasseur (La Pêche fluviale, 1857), de Jean Claude Petit (Mars, 1857), de Eugène André Oudiné (Le Guerrier attendant le combat, 1857), de Gustave Crauk (Le Commerce, 1857), de Charles Gumery (Le Pêcheur, 1857), de Charles Emile Marie Seure, jeune (Amazone, 1857), de Jean Claude Petit (Le Laboureur, 1857).