Pavillon Denon
Toute la statuaire des façades de la Cour Napoléon fut commandée, exécutée et mise en place entre juin 1853 et août 1857. Au moment de l’inauguration du Nouveau Louvre par Napoléon III, le 14 août 1857, toute la décoration extérieure était réalisée
La décoration des pavillons et des ailes de la cour Napoléon fut conçue par Louis Tullius Visconti, puis partiellement amendée par Hector Martin Lefuel. La réalisation fut menée en presque totalité, sous la direction de Lefuel.
Pour les ailes, Visconti avait programmé une série d’Hommes illustres installés sous les arcades du rez-de-chaussée. Lefuel préféra les terrasses du premier étage aux arcades du rez-de-chaussée. Au final, quatre vingt six statues de personnages illustres furent exécutées.
Visconti avait prévu des Enfants ou Génies avec attributs sur le couronnement et Lefuel respecta sa conception. Quatre-vingt quatre groupes ont été mis en place.
Pour les pavillons, Visconti et Lefuel restèrent fidèles à Lescot et à Lemercier, avec des cariatides monumentales surmontées d’un fronton, des oeils de bœufs pour les portes des rez-de-chaussée, des Dianes, des trophées d’armes, des têtes de satyres.
Le pavillon Denon (du nom du premier directeur du musée du Louvre) est entièrement centré sur la mise à l’honneur de Napoléon III.
Le fronton représente Napoléon III entouré de la paix et des arts (ou L'empereur fort de ses destinées et de l'appui que lui donne la reconnaissance des français pour les bienfaits de Napoléon 1er, clôt l'ère des révolutions et des discordes civiles), oeuvre néoclassique de Pierre Simart. Il s’agit de l’unique représentation de l’empereur dans le cadre du Louvre d’aujourd’hui (le Napoléon III à cheval d’Antoine Barye pour les guichets Lesdiguières fut enlevé en 1870). Le fronton est encadré au niveau du couronnement de deux groupes représentant la Force et l’Ordre d’Antoine Barye (en vis-à-vis de la Paix et la Guerre, toujours de Barye, du pavillon Richelieu), renforçant l’image de l’empereur. Les bas-reliefs du pavillon, confirment l’intérêt de l’empire pour les arts, avec les deux oeils de boeuf d’Eugène Lequesne, la Peinture et la Sculpture et la Gravure et l’Architecture. Cette concentration de thèmes liés à l’art, est là aussi pour rappeler que le pavillon Denon était prévu pour abriter l’entrée du musée.
D’autres thèmes sont aussi honorés : au tympan de l’arcade du premier étage, la Poésie et la Philosophie de François Félix Roubaud, et au deuxième étage, le Courage civique et la Gloire de Théodore Charles Gruyère.
Les couples de cariatides sont de Jean Louis Brian, jeune, de Georges Jacquot, d’Auguste Ottin et de Elias Robert. Sur chacune des deux fenêtres du premier étage, Emmanuel Frémiet a exécuté une Diane entre deux chiens ou lions, inspirée des œuvres de Goujon. Les trophées de guerre qui encadrent les fenêtres du deuxième étage, sont de Charrier et Leprêtre. Les têtes de satyre sur les clés des fenêtres du deuxième étage sont de Lafrance et Salmson (modèles de tête de satyre utilisés pour tous les pavillons de la Cour Napoléon).