Pavillon des Arts - Aile Sud
La partie occidentale de l’aile sud fut décorée, probablement entre 1560 et 1565, par Jean Goujon et les compagnons de son atelier mais aujourd’hui aucune de leurs œuvres n’est visible sur cette façade. Ces œuvres ont en effet été descellées en 1806, à l’initiative de Fontaine et Percier, après la décision de l’empereur d’harmoniser la façade sud avec les façades est et nord.
Jean Goujon et ses compagnons (Pierre et François Lheureux, Martin Le Fort, Etienne Carmoy, Pierre Nanyn) avaient exécuté des trophées d’armes, des masques et surtout deux frontons représentant la Piété et la Justice (reprenant ainsi la devise du roi au pouvoir, Charles IX : Pietate et Justitia). A ces deux thèmes, comme pour les façades de l’aile Lescot, étaient associés deux groupes de bas-reliefs renforçant le message.
Un premier groupe de quatre bas reliefs était constitué, du Sacrificateur, de l’Aide du Sacrificateur, du Fils de Zaleucus se crevant un œil, de Zaleucus se crevant l’œil. Cet ensemble reprenait la légende de Zaleucus, homme de loi de la ville de Locre, qui quand son fils fut condamné pour adultère, selon la loi qu’il avait lui-même établie, à être privé des deux yeux, choisit un moyen terme entre son rôle de législateur et celui de père. Il se creva d’abord un œil puis demanda à son fils d’en faire autant, laissant ainsi à chacun l’usage de la vue.
Le deuxième groupe de quatre bas-reliefs représentait Cimon et Pero (dits aussi La Charité romaine), deux Licteurs, le Fils du juge prévaricateur (dit aussi la Justice de Cambyse).
Le bas relief Cimon et Pero illustrait l’histoire de Pero qui, prisonnière avec son père, le nourrit de son propre lait, comme un enfant. Le Juge prévaricateur reprenait la légende de Cambyse qui fit preuve d’une grande sévérité en ordonnant au fils du juge prévaricateur de s’asseoir pour rendre justice sur le tabouret où avait été placée la peau arrachée de son père.
Ces deux groupes illustraient de façon croisée les thèmes de la Justice et la Pitié.
Ces œuvres ont connu un long voyage avant d’être enfin mises à l’abri des intempéries et installées à la vue du public. Les groupes de bas-reliefs encadrant les fenêtres, ont en effet été d’abord transférés en 1807, au Musée des Monuments français. Puis vers 1808, ils furent montés sur le mur de la chapelle des Petits Augustins (devenus l’Ecole des beaux arts). Par la suite, les bas-reliefs furent scellés sur un mur-fontaine de l’Ecole des beaux-arts, imaginé par l’architecte Duban, responsable de l’aménagement de l’école. Ce n’est qu’en 1977, que les différents éléments furent descellés et mis à l’abri. En 1988, ils furent restaurés et installés au Louvre (Hall Napoléon). Les deux frontons (la Pitié et la Justice) ont été placés dès 1806, directement dans le passage de la colonnade où ils sont toujours visibles.
Après la fin des travaux de transformation de l’aile sud sous Napoléon 1er, Auguste Félix Fortin exécute en 1809, sur la façade côté la Seine, le fronton Les armées de l’empire, accompagnées des muses de l’histoire et des sciences et les deux Génies debout dans le tympan du premier étage. Au dessus des génies, Antoine Léonard Dupasquier tailla dans les écoinçons, deux Renommées couronnent le buste de Napoléon, buste remplacé sous la Restauration par un casque de Minerve.
Jacques Lesueur exécuta, en 1811, le fronton surmontant le pavillon des Arts, côté cour, Minerve accompagnée des Sciences et des Arts, après avoir préalablement proposé Apollon récompensant les Sciences et les Arts.
Les oeils de bœuf du rez-de-chaussée donnant sur la cour, furent sculptés par Nicolas Augustin Matte entre 1822 et 1824 : la Comédie et la Tragédie (1824), la Musique et la Poésie (1822), la Sculpture et la Peinture (1822), l’Astronomie et la Géographie (1822).
Les figures du rez-de-chaussée furent exécutées par plusieurs artistes honorés du second empire comme Gustave Crauk (Omphale), Charles Gumery (Circé) ou Pierre Alexandre Schoenewerk (Bacchante).
DESCRIPTIF DETAILLE
Les figures des niches du rez-de-chaussée : Omphale de Gustave Adolphe Désiré Crauk (1859), Leucothoe Jean Jules Allasseur (1862), Aphrodite de Georges Clère (1859), Reconnaissance de Ferdinand Taluet (1861), Circé de Charles Gumery (1860), Couronne de fleurs de Mme Lefevre-Deumier (1861), Mercure d’Aimé Millet (1861), Bacchante de Pierre Alexandre Schoenewerk (1859), Gloire de Victor Edmond Leharivel-Durocher (1860), La Verrerie de Roland Mathieu-Meusnier (1889).