Pavillon Lemercier et Aile Lemercier
Pendant plus de dix années, le pavillon de l’Horloge édifié par Lemercier resta sans décoration et ce n’est qu’en 1638, que François Sublet des Noyers, après sa nomination comme intendant général des Bâtiments du Roi, chargea Jacques Sarrazin de composer les modèles des cariatides, des renommées et des trophées du pavillon. Les œuvres furent exécutées par Gilles Guérin pour la partie gauche, c’est à dire les deux cariatides situées à gauche ainsi que la renommée qui les surmonte et par Philippe Buyster pour partie droite.
Ces vigoureuses et nobles cariatides vont servir de modèle pour la décoration de la cour Napoléon où chaque pavillon est orné de deux à quatre cariatides (ou couples de cariatides)
Philippe Buyster aurait aussi exécuté, avec probablement l’aide de Le Clair, dit Capitoli, Thibault et Louis Antoine Poissant, les Dianes avec lions, les trophées, les frises d’enfants, les têtes de satyre, ainsi que les chapiteaux des colonnes du rez-de-chaussée et du premier étage.
A la différence du pavillon de l’Horloge, la façade de l’aile Lermercier resta sans décoration pendant près de deux siècles, et ce n’est qu’en 1806, sous Napoléon 1er, que les travaux d’ornementation furent lancés. La volonté fut de respecter scrupuleusement le style renaissance de la façade Pierre Lescot. L’aile Lemercier fut ainsi décorée de façon très similaire à l’aile Lescot, avec des frontons, des oeils de bœuf, des Dianes, des frises d’enfants, des bas reliefs encadrant les fenêtres du deuxième étage.
Jean Moitte, près du pavillon de l’horloge, représente, la Loi, entre les bustes de Thucydide et d’Hérodote, gravant sur une tablette le nom de Napoléon (effacé en 1815 mais qui apparaît encore). De chaque côté de la fenêtre du premier étage, on trouve les figures de législateurs, à gauche Moïse et Isis (pour l’Égypte ancienne) et à droite Numa (Numa Pompilius, pour les romains) et Manco Capac (pour l’empire inca).
Pour la travée centrale, Philippe Laurent Roland symbolise la Victoire et l’Abondance, et encadrant la fenêtre, Hercule et le Danube à gauche, Minerve et le Nil à droite (le Danube et le Nil symbolisant les limites extrêmes de l’empire).
Près du Pavillon de Beauvais, Denis Antoine Chaudet encadre la Poésie épique d’Homère et de Virgile, accompagnés des génies de la Guerre et de l’Amour qui les inspirèrent.
Sous la Restauration, afin de répéter les motifs de l’aile Lescot, les architectes Fontaine et Percier commandèrent la réalisation des oeils de bœuf pour toutes les portes du rez-de-chaussée. On trouve ainsi de gauche à droite, la Poésie lyrique et la Poésie pastorale (1820) de Mansion, la Force et la Musique (1823) d’Antoine François Gérard.
Le dernier œil de bœuf, à proximité du pavillon Beauvais, est de Gérard Van Opstal, œuvre exécutée en 1638, en même temps que les cariatides de Guérin et de Buyster, sur un dessin de Jacques Sarrazin. Ce bas-relief représente la Puissance et la Richesse (de la terre et de la mer).
Sous le second empire et sous la troisième république, plusieurs figures ont été commandées pour décorer les niches du rez-de-chaussée. On trouve ainsi des œuvres de Georges Diébolt (Aristarque, 1866), d’Eugène Guillaume (Céramique, 1874), Roland Mathieu-Meusnier (Orfèvrerie, 1867).
DESCRIPTIF DETAILLE
Les figures des niches du rez-de-chaussée : L’Orfèvrerie de Roland Mathieu-Meusnier (1867), La Céramique (1874) d’Eugène Guillaume, Aristarque de Georges Diébolt (oeuvre achevée par Louis Merley, 1866), La Douceur (1861) de Jean Esprit Marcellin, Cléopâtre de François Auguste Fannière (œuvre achevée par Ferdinand Faivre, 1902), Le Fleuve de la vie de Pierre Eugène Emile Hébert, fils (1855).